dimanche 1 juin 2014

12 Years a Slave

Film de Steve Mc Queen (2013), avec Chiwetel Eijiofor, Lupita Nyong’o, Michael Fassbender, Brad Pitt, Benedict Crumberbach, etc…

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Quelque part, quand on veut faire bouger un sujet auquel le spectateur est trop habitué, il faut aller toujours plus loin et taper toujours plus fort. C'est ce que fait 12 Years a Slave, qui a construit son bouche-à-oreille sur une scène effectivement repoussante de violence au  cours de laquelle une esclave noire est fouettée jusqu'au sang. A partir de là, chacun pourra argumenter sur le besoin réel de pousser cette séquence jusqu'aux limites du supportable, mais on ne peut nier que l'espace de quelques instants, elle transforme le film en véritable électrochoc.

 

vlcsnap-2014-06-01-22h29m24s152La saga du héros est un long chemin de croix, que quelque part les auteurs distinguent un peu du lot en choisissant de nous montrer que la gangrène de l'esclavage pouvait tout aussi bien toucher des gens cultivés et bien intégrés, brusquement privés de leur statut social pour être revendus sur la place publique. La survie dans 12 Years a Slave, le héros la doit à son éducation, de même que le fait de pouvoir relater cette histoire "de l'intérieur". Mais on ne peut s'empêcher de penser à tous ceux qui n'avaient même pas cette ressource pour traverser cet enfer.

 

 

vlcsnap-2014-06-01-22h40m12s100Le réalisateur Steve Mc Queen est ici plus convaincant que dans Shame, son précédent film (dont on vous parle d'ailleurs ici). Cela n'empêche pas le film de ne pas être très nuancé quant à ses personnages plutôt stéréotypés. On n'échappe pas, une fois encore, aux méchants contremaitres sadiques (d'abord Paul Dano puis Michael Fassbender) ou au bon maitre aux allures de Jésus (Brad Pitt, d'ailleurs producteur du film). Seul Benedict Crumberbach offre une prestation un peu plus subtile dans le rôle du premier maitre, avec un personnage plus singulier qui apporte une touche d'humanité dans cet univers cauchemardesque.

 

 

Par contre, le parti-pris descriptif très froid adopté par le film le prive de toute émotion. Cela évite bien sur de tomber dans le sentimentalisme hollywoodien ou la larmichette facile mais on se dit qu'après ces deux heures passées en plein cauchemar, on aurait bien aimé ressentir davantage pour son héros. Un film qui vous en met plein la gueule, donc, mais qui a indéniablement du mal à parler au cœur.

 

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