vendredi 14 décembre 2012

Kill Bill - Volume 1

Film de Quentin Tarantino (2001), avec Uma Thurman, Lucy Liu, Daryl Hannah, Vivica A. Fox, Julie Louise Dreyfus, etc...



 

 

 

 

 

 

 

 




Quentin Tarantino, voilà quelqu’un qui a le mérite de ne pas faire l’unanimité. Loué par les uns, conspué par les autres, le cinéaste divise. Un peu comme si on lui jalousait cette habileté à faire un cinéma malgré tout jouissif à partir d’une culture essentiellement basée sur des nanars ou des films d’exploitation. Tarantino cinéaste parle à toute cette franche de cinéphiles qui a assidument fréquenté les salles de quartier pour des westerns spaghetti ou des films de kung-fu. Tout de suite, ça limite un peu le créneau.




Ca le limite d’autant plus sur Kill Bill, qui se veut d’emblée une bonne grosse saga de vengeance tellement touffue qu’elle a été éclatée en deux films. Enfin si on veut. Quand on sait que le film est produit par les frères Weinstein, bien connus pour leur sens aigu du commerce, ça ne choque pas. Après tout, pourquoi faire payer le public pour un film quand on peut le faire payer pour deux ? Mais bon, le Strapontin s’égare. C’est juste un petit coup de gueule afin d’éviter que le moindre film qui dépasse 3 heures ne soit obligatoirement saucissonné pour engrosser les distributeurs.


 


 
Avec Kill Bill, Tarantino entre de plain pied dans le monde du cinéma d’exploitation. On pourra regretter qu’il abandonne ses films de gangsters à la construction savante. C’était un peu devenu la marque de fabrique de son cinéma, mais après tout c’est le signe d’une certaine volonté de renouvellement, alors pourquoi pas ? L’inconvénient, c’est que le film ne parlera pas forcément à tout le monde. Mais là encore, belle prise de risque en choisissant de jouer à fond la carte du référentiel et de l’hommage.
 
 
 



Au Strapontin, je le dis tout net, on n’est pas trop client des films de kung-fu, du cinéma bis et des nanars de série Z. C’est donc avec un œil assez critique que nous nous sommes plongés dans les deux volumes de ce Kill Bill. Et il faut avouer que le résultat est plutôt réussi, tout simplement parce que Tarantino reste malgré tout un fichu réalisateur. Passons sur la structure narrative chamboulée, un peu héritée de Pulp Fiction, le film surprend par l’aisance de sa mise en scène, et la façon décontractée avec laquelle le réalisateur gère le contenu de sa saga.


 


 
Le film est axé sur un massacre perpétré pendant un mariage. C’est l’itinéraire de la seule survivante, Beatrix Kiddo ou plus familièrement The Bride (Uma Thurman), pour débusquer et se venger de ceux qui l’ont trahi. Bon d’accord, le scénario tient sur un timbre-poste et ne fait pas dans la complexité. C’est presque une excuse pour faire du cinéma, et accumuler du même coup les figures de style les plus impressionnantes. Kill Bill est un exercice de mise en scène, ni plus ni moins, dans lequel il ne faut chercher ni la cohérence ni la vraisemblance.


 


 
Partant de là, le résultat est plus ou moins heureux, avec de beaux moments, mais aussi d’autres plus faibles. On appréciera le clin d’œil évident à De Palma avec la séquence de l’hôpital, réalisée en split screen, mais on retrouve également son influence dans plusieurs cadrages à la verticale. Le film n’a pas non plus peur de mélanger les styles, passant du manga à des ambiances plus oniriques au risque de la cohérence. Les choix musicaux sont aussi très audacieux, avec des morceaux à l’opposé les uns des autres, qui forment pourtant un patchwork surprenant, où Bernard Herrmann cohabite avec Nancy Sinatra.
 
 
 

                                                                                                                               
On pourra être moins accroché par les – trop – nombreux combats qui parsèment ce premier volume. Chorégraphiés au millimètre, Tarantino les rend volontairement irréels en jouant la carte du too much. C’est un véritable festival de décapitations et de membres sectionnés dans des geysers d’hémoglobine, et en dépit de la mise en scène parfaitement maîtrisée, ça devient un peu répétitif à la longue. Heureusement, le réalisateur se ressaisit et transforme le duel final avec Oren-Shi en véritable moment de grâce, là encore soutenu par une musique décalée (Santa Esmeralda et son disco hispanisant !)  



 
Sur sa première moitié, ce Kill Bill se tient donc plutôt bien. Ca part un peu dans tous les sens, mais c’est constamment maîtrisé, et surtout, porté par l’enthousiasme incroyable de la mise en scène. Même si, au final, le film parlera davantage au geek qui a bien repéré que le survet d’Uma était bien le même que celui de Bruce Lee dans Le Jeu de la Mort. Mais bon, ça c’est un autre débat…  
 


1 commentaire :

  1. Salut.. J avais redige un superbe com sur ton strapontin et j ai betement cliqué sur "Apercu" et j'ai tout perdu... Fallait pas, le strapontin s'est relevé ! En bref suis d'accord avec toi, Tarentino on aime .. Ou pas.. Moi les scenarios qui tiennent sur un timbre poste et la violence montrée est gratuite, pas mon truc. A trop vouloir intellectualiser et rendre hommage, il fait des films ou les fans "jouent" à décrypter et détecter les clins d'oeil, et ou les (a)mateurs de violence prennent leur dose d’hémoglobine. Mo, je m'emmerde ! C'est bete mais dans les matchs de foot faut souvent couper le son pour apprécier, avec un Tarentino faudrait garder le son et couper l'image.. Y a que la Bo que j'aime !!!

    RépondreSupprimer