vendredi 21 décembre 2012

The Dark Knight Rises

Film de Christopher Nolan (2012), avec Christian Bale, Tom Hardy, Anne Hathaway, Morgan Freeman, Gary Oldman, etc...

 

Ça m'épate toujours de voir à quel point Batman bénéficie d'une côte d'amour en acier trempé auprès du public US. Cela doit bien faire la troisième fois que le personnage est repris sur le grand écran, et à chaque fois, ça ne loupe pas, c'est le carton assuré! La Warner n'allait donc pas se priver d'une manne substantielle et on a donc remis le couvert il y a quelques années pour ce qu'on appelle désormais un reboot: en clair, on reprend tout à zéro, avec des acteurs et un metteur en scène différents. Pourtant, on ne peut pas dire que Batman Begins ait particulièrement cartonné, du moins en France. Peu importe, on a sur-vendu The Dark Knight comme le nec plus ultra du film de super-héros, et finalement ça a plutôt bien pris.
 
 
 
Soyons honnête: Batman selon Christopher Nolan, c'est bien, mais ça n'a rien de révolutionnaire non plus. The Dark Knight reposait essentiellement sur les épaules de Heath Ledger, dont la performance dans le rôle du Joker était à la fois glaçante et totalement imprévisible. Sinon, on ne peut pas dire que le film en lui-même faisait particulièrement dans la nouveauté. Au contraire, il étirait le concept, en empilant deux méchants dans une intrigue touffue. Mais en soi, rien de révolutionnaire. Nolan, qu'on avait déjà remarqué avec Memento et Insomnia, ne semble pas trop à son aise dans l'action et du coup la saga a pris une tournure différente du petit monde macabre à la Burton.
 
 
 
 
Batman, maintenant, emprunte à la fois à James Bond et à la S.F., avec un arsenal de gadgets au sujet desquels on ne se pose même plus la question de la vraisemblance. A ceci près que les codes sont différents: la séquence pré-générique ne montre plus les exploits du héros, mais ceux du bad guy. Sinon, en soi, le principe dramatique n'est pas nouveau: on fait descendre le personnage principal le plus bas possible dans la déchéance, avant son retour triomphal. Donc du coup, Bruce Wayne est ruiné, passé à tabac, emprisonné, bref la totale, et pendant ce temps, Gotham City est mise à feu et à sang.
 
 
 
The Dark Knight Rises, comme son prédécesseur, en fait trop. En plus du méchant, Bane, on a rajouté Catwoman, plus tout plein de personnages nouveaux, bref il en faut pour remplir 2 h 45 de projection. Y'a même Marion Cotillard, c'est dire! Le casting donne un peu l'impression d'avoir été recyclé d'Inception, mais bon... Manque plus qu'Ellen Page et Di Caprio, tiens! Question spectacle, on se paye un effondrement de stade, pas mal d'explosions et bien entendu le quota de poursuites, à pied, à cheval, en batmoto (terrible!) ou en batmobile.
 
 


 
Mais finalement, dans The Dark Knight Rises, la mayonnaise ne prend pas si bien que ça. Quelque part, le Batman de Tim Burton fonctionnait parce qu'il s'appuyait sur un univers à la limite de la B.D. Ici, l'approche réaliste peut encore passer quand elle s'appuie sur un méchant charismatique comme le Joker et qu'elle ne mise pas à fond sur les gadgets. Mais malgré la performance de Tom Hardy, Bane est loin de porter le film sur ses épaules, et Anne Hathaway en Catwoman ne parvient pas à faire oublier Michelle Pfeiffer.
 
 


Soyons honnêtes: The Dark Knight Rises vaut tout de même largement mieux que les blockbusters décérébrés façon Transformers. Il se classe même parmi les réussites de ce sous-genre qu'est devenu le film de super-héros. Mais il manque quand même pas mal d'éléments pour en faire un vrai grand film, à commencer par la vision d'un véritable metteur en scène. Il manque à Christopher Nolan, malgré toute l'admiration que je peux avoir pour certains de ses films, un véritable univers bien à lui. A prendre donc pour ce qu'il est, c'est-à-dire un super-spectacle qui a au moins le bon goût de ne pas considérer son public comme un ramassis de crétins. C'est déjà ça.


 

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