L’idée de faire un film sur les
hyper-émotifs était plutôt sympathique. Ce n’est pas souvent que le cinéma
s’intéresse à ce handicap social qui touche malgré tout pas mal de monde. En
plus, le réalisateur avait le bon goût de reconstituer le couple Benoit
Poelvoorde-Isabelle Carré, qui avait vraiment bien fonctionné dans Entre ses Mains. Bref, Les Emotifs Anonymes avait vraiment
toutes les cartes en main pour être une réussite.
Au final, le résultat s’avère
sympa, sans plus. Le film a la maladresse touchante des timides qu’il dépeint,
et il y a, de temps à autres, quelques scènes bien senties et finement
observées. Il y a aussi, hélas, un humour qui ne fait pas vraiment mouche, des
quiproquos tellement lourdingues qu’ils tombent bien souvent à plat. Bref, le
film se loupe complètement dès qu’il s’essaie à faire de la comédie. C’est
ballot, parce que dans le fond, on ne le lui demandait pas vraiment. C’est
rageant, surtout, parce qu’on sent à de nombreuses reprises que le réalisateur
Jean-Pierre Améris a bien saisi son sujet et les réactions de ses personnages.
Alors pourquoi ce besoin de jouer aussi ostensiblement la carte de la fantaisie
à tout prix ? Manque de confiance dans son sujet ? Peut-être. En tout
cas, quelque part, le pari a tout de même été payant puisque Les Emotifs Anonymes a plutôt bien
marché en salle. C’est bien, mais ça nous prive d’un film qui aurait pu être
franchement bien au lieu d’être juste … sympa !
Je plussois à ton analyse.
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