mardi 18 décembre 2012

Love Actually

Film de Richard Curtis (2003), avec Hugh Grant, Liam Neeson, Emma Thompson, Alan Rickman, Laura Linney, etc...
















Bon OK, ça va probablement faire grincer les dents de quelques-uns, mais le Strapontin va s’octroyer un petit détour par la comédie romantique. Vous savez, ce genre de film qu’on étiquette « films de nanas » et que les mecs fuient généralement comme la peste. Pourquoi être sectaire, dans le fond ? Comme dans tous les genres, il y a du bon et du mauvais, et il se trouve que ce Love Actually est plutôt une bonne surprise.

Film choral qui se balade parmi les destinées d’une poignée de personnages, Love Actually a au moins le mérite de l’exubérance. Ce ne sont pas loin d’une dizaine d’histoires que le film brasse allègrement et avec une habileté certaine. Richard Curtis, le réalisateur, est loin d’être un novice, puisqu’il possède un sacré palmarès en tant que scénariste : Quatre Mariages et un Enterrement, Bridget Jones, Coup de Foudre à Notting Hill… Excusez du peu !





Bien entendu, comme souvent dans ce genre de film, les différentes histoires individuelles sont plutôt inégales, et il est clair que Love Actually aurait probablement gagné à en élaguer certaines. Mais Richard Curtis est un malin, et son casting top moumoute fait des merveilles. Du coup, même si les intrigues sont parfois un peu neu-neu ou bancales, les acteurs rattrapent le coup, aidés il faut bien le dire par des dialogues aux petits oignons et un vrai sens de la comédie. Ca reste tout du long d’une classe très british, sans se vautrer dans les effets faciles ou le comique de bas étage.


Du coup, Love Actually dépeint de jolis portraits : Emma Thompson en épouse délaissée, Laura Linney qui essaie de se reconstruire avec la charge de son frère handicapé, Liam Neeson en veuf digne qui aide son jeune fils à conquérir la fille de ses rêves, Bill Nighy en rockstar ringarde sur le retour... C’est mignon sans être gnan-gnan, romantique sans tomber dans l’émotion facile, et qui plus est, la bande-son cartonne bien, avec un choix de chansons plutôt inspiré. Il n’y a guère que le numéro de Rowan Atkinson, en rupture de Mister Bean, qui fasse un peu tache avec son humour pas franchement light.



Bien sûr, on est loin d’un Magnolia, et il manque au film un vrai tempérament de metteur en scène. Cela n’exclut pas quelques jolis moments et une finesse certaine, que ce soit dans l’humour ou dans l’émotion. Love Actually veut peut-être un petit peu trop en faire à se vendre comme la comédie romantique, le feel good movie ultime. Mais dans les limites qu’il s’est fixées, il honore brillamment son contrat, avec simplicité, grâce, humour et sans la moindre prétention.  C’est suffisamment rare pour être signalé.

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