jeudi 20 décembre 2012

Kill Bill - Volume 2

Film de Quentin Tarantino (2003), avec Uma Thurman, Michael Madsen, Daryl Hannah, David Carradine, Michael Parks, etc...
















Et revoilou Tarantino pour le second volet de sa saga pleine de kung-fu et de baston ! D’entrée de jeu, on ne peut pas dire que l’attente était à son paroxysme, tant le premier film avait clairement tracé son parcours : la vengeance de l’héroïne contre ceux qui l’ont trahi, ça donnait nettement la cartographie du film, un sentiment que le réalisateur accentuait d’ailleurs en découpant son film en chapitres. Donc y’avait-il de la place pour la surprise dans ce Kill Bill – Volume 2 ?


Oui, dans une certaine mesure. On peut effectivement dire que le rythme est très différent et beaucoup plus relâché dans cette seconde partie. Il fallait oser, surtout après avoir quasiment saturé le premier épisode de combats divers et variés. Kill Bill – Volume 2 est effectivement beaucoup plus long que le 1, mais en définitive, il n’optimise pas vraiment ce temps supplémentaire. Au contraire, tout donne l’impression d’être rallongé, étiré, sans que cela ne serve obligatoirement le film.



Tarantino alterne donc quelques rares séquences d’action avec des tunnels de dialogue pas forcément indispensables. Pas des répliques qui aident à définir les personnages ou à faire naître l’émotion, loin de là. Non, ce sont juste des échanges verbaux qui n’ont vraiment rien d’exceptionnel, ni même de spirituel, et qu’on aurait zappé dans n’importe quel autre film. Franchement, qu’est-ce qu’on en a à foutre que Michael Madsen se fasse remonter les bretelles parce qu’il est en retard à son taf  et qu’il porte un chapeau de cow-boy? Ca ne fait pas avancer le schmilblick d’un pouce, mais ça dure et ça dure… pour rien !



Le reste du film est à l’avenant, et même lorsque Beatrix rencontre enfin le mythique Bill, son mentor, ce ne sont que banalités sur la vie, les super-héros, tout ça…  On croirait entendre une discussion entre geeks là où on attendait une confrontation délirante. Bref, que Tarantino ait voulu volontairement casser le rythme, d’accord, mais on a un peu l’impression qu’il a manqué d’inspiration pour aller jusqu’au bout. Dans ses longueurs, ce volume 2 annonce ce que le réalisateur fera avec son incursion grindhouse, Death Proof, pas vraiment du lourd hélas.



Pourtant, l’espace de quelques séquences, ce deuxième épisode retrouve le punch du premier. La séquence de combat dans la caravane entre Uma Thurman et Daryl Hannah est un morceau d’anthologie. Tarantino tire intelligemment parti de l’exigüité du décor et monte la séquence sur un rythme infaillible. Il y a également un joli clin d’œil au film de George Sluizer, L’Homme Qui Voulait Savoir. Enfin, le duel final tant attendu entre Bill et Beatrix est anti-spectaculaire, mais repose sur une idée plutôt bienvenue.



Cela ne rachète pas une surabondance de longueurs et une intrigue tellement mince qu’elle a du mal à tenir la distance. Assez curieusement, le film torche trop rapidement des passages qui auraient pu être intéressants (la formation de Beatrix par le grand maître Paï Meï) pour ensuite meubler avec des dialogues complaisants et inutiles. Cela fait de ce Kill Bill pris dans sa totalité un film déséquilibré, parfaitement enthousiasmant dans sa première partie, mais plutôt foiré dans sa seconde. Un demi-échec, ou une demi-réussite, c’est selon.


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