lundi 5 octobre 2015

Contre-Enquête

(Q&A)

Film de Sidney Lumet, avec Timothy Hutton, Nick Nolte, Charles S. Dutton, Armand Assante, Annabella Sciorra, etc…

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De Sidney Lumet, on connait moins ce petit polar de la fin des années 80 que des choses comme Network, Un Après-midi de Chien ou Douze Hommes en Colère. Il faut avouer que le réalisateur n'a jamais joué sur sa notoriété, enchainant sur la fin de sa carrière des films plus modestes mais pas forcément moins intéressants, bien au contraire. Pour preuve ce Q&A qui, malgré ses défauts, s'avère tout de même une œuvre à découvrir, même si elle n'apparait pas au premier abord comme immédiatement séduisante.

 

vlcsnap-5577-10-04-15h32m51s201Le film est surtout dominé par la présence physique impressionnante de Nick Nolte, qui compose ici un portrait de flic pourri particulièrement réussi. C'est le bon gars, bien lourd, aux blagues vaseuses, mais dont on sent très bien qu'il a dû tremper dans des affaires plus que louches. D'ailleurs, il n'y a aucune ambigüité puisque la toute première scène le montre en train de mettre en place ce qui est censé ressembler à une bavure. Et justement, on va lui mettre dans les pattes une jeune recrue (c'est Timothy Hutton), qui va fouiller dans ce passé pas très net.

 

 

 

 

vlcsnap-2459-04-27-19h30m03s407Tout le début de Q&A est épatant, avec une intrigue remarquablement construite qui révèle peu à peu des éléments essentiels sur le passé des personnages. Le jeune flic possède lui aussi sa part d'ombre et l'arrivée de son ex dans tout cela va rebattre les cartes de manière assez inattendue. Comme en plus le film rassemble une belle brochette d'excellents second rôles emblématiques des Eighties (en plus de Timothy Hutton, on retrouve Armand Assante, Luis Guizman et la belle Annabella Sciorra), on se dit qu'on est entre de bonnes mains.

 

 

 

 

vlcsnap-5316-07-06-09h49m09s699Malheureusement, la seconde partie trahit quelque peu cette formidable mise en place. Un peu comme si le film, après avoir joué la carte du plus grand que nature, voulait rester dans les clous avec une fin beaucoup plus réaliste. Du coup, ça se termine plutôt en eau de boudin, alors que la sauce avait été si brillamment montée. C'est crédible d'un point de vue réaliste mais indéniablement frustrant pour le spectateur qui, avec une telle entrée en matière, attend inévitablement une montée en puissance qui ne vient jamais.

 

 

 

 

On a déjà dit ici ce qu'on pensait de la fin de carrière de Sidney Lumet et de ces films qui, bien qu'ils soient formellement impeccables, manquent de cette épaisseur dramatique que le réalisateur savait si bien manier (et qu'il retrouvera d'ailleurs dans son ultime chef d’oeuvre, 7h58 Ce Samedi-Là) . Q&A ne fait pas exception à la règle. Là où on avait la matière pour un polar passionnant, on se retrouve avec un film couci-couca, aux allures de téléfilm, qui trahit allègrement dans sa conclusion toutes les promesses qu'il a pu mettre en place dans son intro. Malgré ses indéniables qualités, on attendait quand même un peu mieux de Sidney Lumet.

 

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