samedi 3 octobre 2015

Le Lauréat

(The Graduate)

Film de Mike Nichols (1967), avec Dustin Hoffman, Anne Bancroft, Katherine Ross, Buck Henry, William Daniels, etc…

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Ah ! Dustin Hoffman, Simon et Garfunkel, missiz Robinson... Toute une époque ! The Graduate, c'était un peu comme si l'esprit de mai 68 débarquait dans le cinéma américain avant l'heure (le film est sorti en 67). A une époque où Hollywood ne savait plus trop où il allait, le film a fait l'effet d'un ballon d'oxygène, prouvant qu'il était possible d'imposer un ton nouveau à partir d'une comédie finalement toute simple.

 

vlcsnap-2036-04-21-13h03m29s502Car en définitive, ce portrait d'un puceau et de son aventure avec une femme mure prenait déjà pas mal à revers pas mal de clichés de l'époque. Et c'est davantage pour sa mise en forme que pour son contenu réel qu'on s'en souvient aujourd'hui. Non que le film soit sans qualités, bien au contraire. Cette comédie de mœurs trouve souvent le ton juste et les acteurs sont excellents, a commencer par Dustin Hoffman, qui imposait ici son personnage d'ado un peu gauche, embringué dans une histoire de cul qui finit par le dépasser.

 


 

vlcsnap-2536-12-04-08h24m39s700Mais revu des années après, The Graduate, s'il garde un pouvoir nostalgique assez important, frappe surtout par sa narration relax et détendue, un peu à l'image de l'indolence de son personnage principal. C'est une comédie, mais qui prend son temps pour installer ses personnages, parfois au risque de rallonger inutilement certains moments comiques (les scènes avec le réceptionniste de l’hôtel) ou de jouer à plaisir sur la timidité maladive du personnage de Benjamin, au point de le rendre parfaitement insupportable. C’est la mise en parallèle de cette sensibilité à fleur de peau avec son aventure avec Mrs. Robinson, cougar avant l’heure, qui donne tout son sel au film.


 

vlcsnap-9182-08-28-17h42m55s634La seconde partie parait plus maladroite, sans doute parce que le public anticipe inconsciemment le drame qui va finir par se nouer. La performance de Katherine Ross n’aide pas particulièrement. On a toujours l’impression qu’elle ne rentre pas complètement dans son personnage, et cela renforce l’impression de froideur qu’elle dégage. Mais quelque part, ça aide le film puisque le réalisateur joue sur le contraste entre la romance décomplexée de Benjamin dans la première partie et les rapports guindés de la seconde.

 


 

De même, tout le final est bouclé avec une désinvolture qui flirte avec le je-m’en-foutisme. L’attitude libertaire du film lui permet de s’affranchir d’une situation tout de même assez limite au nom d’un romantisme qui n’est pas toujours très bien assumé, car on ne peut pas vraiment dire que le couple formé par Dustin Hoffman et Katherine Ross fasse des étincelles. The Graduate se clôt donc sur un acte de rébellion un peu bordélique, qui laisse tout de même planer un gros point d’interrogation sur l’avenir de ses personnages. C’est ce petit vent de folie ainsi que les wo-wo-wo de Simon & Garfunkel qui font aujourd’hui du film un classique en puissance, du genre qu’on revisite avec plaisir, malgré ses imperfections.



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Tronches

Spielberg a-t’il vu The Graduate ? Oui, forcément, vu le statut culte du film. Et en l’occurrence, cela a du lui donner quelques idées pour son casting, puisqu’on y trouve deux acteurs qu’il utilisera dans Jaws. Le premier, c’est Murray Hamilton, qui tient le rôle peu enviable de Mister Robinson. Le second est plus difficile à repérer, vu qu’il a en tout et pour tout deux lignes de dialogue et une très courte apparition : c’est Richard Dreyfuss qui deviendra par la suite l’un des acteurs fétiches du réalisateur.

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