lundi 9 janvier 2012

Les Aventures de Rocketeer

(The Rocketeer)

Film de Joe Johnston (1991), avec Bill Campbell, Jennifer Connelly, Alan Arkin, Paul Sorvino, Timothy Dalton, etc... 













 
 




 

 
 
 
 
The Rocketeer fait partie de ces films dont on ne sait pas très bien pourquoi ils n’ont jamais rencontré leur public. Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis pour un beau succès, mais, on se sait pas très bien pourquoi, le film a été un flop. A l’heure de sa sortie en blu-ray, retour sur ce petit film qui a failli (juste failli) devenir un classique.
 
 
 
La vague d’adaptations de bandes dessinées au cinéma ne date pas d’hier. Il a fallu l’énorme succès du Batman de Tim Burton en 1989 pour que les producteurs s’intéressent au filon. L’adaptation de la BD de Dave Stevens avait tous les éléments pour emporter l’adhésion du public : un petit côté rétro directement hérité des Aventuriers de l’Arche Perdue plus une idée de départ ingénieuse.
 
 
 
 
 
 
 
Ni une, ni deux, Hollywood Pictures, une filiale de Disney, donne le feu vert au projet, qui est drivé par Danny Bilson et Paul de Meo (responsables quelques années plus tard de la série TV The Flash). Et comme Spielberg est définitivement hors de prix, on engage Joe Johnston, un ancien de la boite d’effets spéciaux ILM, qui avait déjà à son actif l’agréable Chérie J’ai Rétréci les Gosses.
 

 
 
cpt-2012-01-07-00h27m56s85Déjà, le calibre du metteur en scène donne une petite idée de ce qu’il fallait attendre de ce Rocketeer : Joe Johnston n’est effectivement pas Spielberg, mais il faut avouer qu’il se débrouille plutôt bien. Certes, il n’y a pas la personnalité d’un vrai metteur en scène à l’œuvre, mais le spectacle est riche, assuré sans temps mort ni faute de rythme, avec même quelques petites trouvailles de réalisation (la transition entre les collines d’Hollywood et les draps d’un lit).
 
 
 
 
 
 
cpt-2012-01-07-00h18m33s87Au crédit de Joe Johnston, on peut dire qu’il a su trouver le ton juste pour que The Rocketeer fonctionne. Il ne privilégie pas l’action, il y en a même relativement peu, ce qui pourrait expliquer l’insuccès du film. Les personnages, même s’ils ne sont pas particulièrement étoffés, sont sympathiques, et l’ensemble est mené avec une sorte de décontraction, un air de ne pas trop y croire qui renforce finalement l’impact du film. Le scénario a la bonne idée d’incorporer intelligemment à l’intrigue l’inventeur Howard Hughes, qui en légitime quelque part la crédibilité. Quant aux bad guys de l’histoire, leurs motivations sont laissées suffisamment floues pour maintenir l’intérêt. Enfin, la musique de James Horner soutient le spectacle avec classe et efficacité.
 
 

cpt-2012-01-08-18h52m35s228Mais la grande réussite du film réside dans ses effets spéciaux, même si, comparés à la perfection des trucages numériques actuels, ils paraissent parfois un peu datés. The Rocketeer est l’un des derniers films des années 90 réalisés avant l’avènement de l’infographie, et on y trouve quelques imperfections, deux trois caches un peu trop voyants. Cela n’empêche pas le film d’être une franche réussite au niveau de ses effets, même si ces derniers ont encore ce petit côté bricolé fait main qui ajoute énormément à leur charme. Toute la séquence finale avec le dirigeable est un grand moment, particulièrement spectaculaire.
 
 


Difficile de comprendre, donc, pourquoi avec tant de bonnes choses pour lui, The Rocketeer n’a jamais réellement trouvé son public. Diffusions télé trop rares, éditions vidéo basiques… La firme Disney, productrice du film, ne s’est jamais véritablement impliquée pour le promouvoir. Aujourd’hui encore, le blu-ray annonce fièrement une «édition 20ème anniversaire » sans le moindre supplément ! Le film mérite beaucoup mieux, et même s’il est loin d’être un chef d’œuvre, cela reste un divertissement de haute volée, qui satisfera sans mal tous ceux qui aiment le cinéma d’aventures rétro façon Indiana Jones. A redécouvrir et à réhabiliter dans la foulée.
 

 
 

Le Trombinoscope
Assurément un des points forts du film. C’est ce qu’on peut appeler une belle réussite au niveau du casting, tant tous les rôles sont intelligemment choisis et chacun joue le sien à la perfection. Bill Campbell, dans le rôle du Rocketeer, joue avec simplicité et sans en faire des tonnes, secondé par un Alan Arkin excellent. Jennifer Connelly ne colle pas vraiment à son équivalent dans la BD, qui était beaucoup plus sexy. Elle ressemble encore à la femme-enfant qu’elle jouait dans Labyrinth, et il lui manque peut-être un rien de sensualité pour le rôle, même si elle s’en tire plutôt bien. C’est toujours un plaisir de revoir Paul Sorvino, qui reste fidèle à lui-même. Mais la réelle surprise du film, c’est le méchant, joué avec malice par Timothy Dalton. J’ai toujours regretté que cet acteur n’ait pas trouvé de rôle réellement intéressant après avoir incarné James Bond. C’est donc une des rares occasions de pouvoir l’apprécier. Enfin, on pourra reconnaître William Sanderson, qui fût l’homme d’un seul rôle (et quel rôle !) : J.F. Sebastian dans Blade Runner.
 

Bill Campbell
Jennifer Connelly
Alan Arkin
Paul Sorvino
Timothy Dalton
Terry O'Quinn
Ed Lauter
William Sanderson



La Musique
Quand on parle de James Horner en matière de musique de film, ça fait doucement ricaner les puristes. En effet, après des débuts plus que prometteurs, le compositeur est bien vite retombé dans la facilité en se répétant plus d’une fois et pire, en recyclant des thèmes entiers d’une partition sur l’autre. C’est pourquoi il faut saluer bien fort la réussite de The Rocketeer. Il y a bien, de ci de là, quelques mesures déjà entendues ailleurs, mais l’ensemble est d’une très grande tenue. Horner est un passionné d’aviation, et il a reconnu que le sujet même du film l’avait beaucoup inspiré. Le thème principal mélange noblesse et énergie, et les différentes variations sont particulièrement réussies. Evoquant plus d’une fois l’écriture d’un John Williams, la musique réussit pourtant à ne jamais singer son style et à garder son identité propre. Le CD est devenu relativement rare, il faut donc espérer une prochaine réédition, assortie pourquoi pas de morceaux inédits.
 
 
 
Le Blu-Ray
Disney ne s'est pas vraiment foulé au niveau de l'édition et la mention "Edition 20ème Anniversaire" tient plus du foutage de gueule qu'autre chose. Il y a juste une petite bande-annonce d'assez mauvaise qualité, point barre. Vous me direz que tout ce qui compte, c'est le film lui-même, et de ce point de vue, c'est du bon travail, tout à fait digne du standard HD. En plus de la VO, on y trouve aussi la VF avec son doublage d'époque, et des sous-titres français. Enfin, bien qu'il s'agisse d'une édition US, elle est lisible sur n'importe quelle platine, ce qui n'est pas négligeable.

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