Film de John Woo (1993), avec John Travolta, Christian Slater, Samantha Norton, Frank Whaley, DelRoy Lindo, etc…
Le temps n’a pas été très clément avec les thrillers des années 90. A revoir tous ces actioners aujourd’hui, on se rend compte combien tout cela était bien souvent con-con. Des fusillades, des poursuites, des explosions, et puis basta. On invente une menace démesurée, genre chantage à l’arme atomique, on vous colle un bad guy bien cintré (ici, c’est John Travolta), qui menace d’atomiser une bonne partie des Etats-Unis, et bien entendu on envoie à ses basques un gentil (c’est Christian Slater), qui va remuer ciel et terre pour empêcher tout cela. Basique, donc, mais bon, dans le genre, Speed n’était pas très finaud non plus, ça n’était pas un chef d’œuvre d’écriture.
Donc ça n’arrête pas pendant près de deux heures, entre gunfights speedés, méchants vraiment très très méchants et méga-séquences d’action. Le film accumule tout ce qui peut se faire en matière de pyrotechnie, il est clair que les artificiers n’ont pas chomé ! Broken Arrow met le pied au plancher, c’est mieux, ça évite de s’appesantir sur les invraisemblances énormes. C’est le rythme frénétique du film qui a raison des réticences du spectateur. De même, on ne fait pas dans la subtilité, avec des méchants bien sadiques qui ne font pas dans la dentelle.
Pourtant, il a quand même de la gueule, ce Broken Arrow. Ça fonctionne même plutôt bien, en grande partie grace au talent de John Woo qui, s’il n’égale pas ici ses fabuleux polars hongkongais, enquille tranquillement les séquences d’action avec un sens du rythme et de la mise en place qui fait souvent mouche. John Travolta en fait des tonnes en méchant, la musique de Hans Zimmer, façon zim-boum-boum, ne fait pas dans la subtilité non plus, mais peu importe. Le film remplit son contrat, sans la moindre once de génie mais avec une efficacité indéniable. C’est tout ce qu’on lui demande, après tout. Bourrin, donc, mais indéniablement distrayant.
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