lundi 24 mars 2014

Le Loup de Wall Street

(The Wolf of Wall Street)

Film de Martin Scorsese (2013), avec Leonardo di Caprio, Margot Robbie, Jonah Hill, Rob Reiner, Matthew Mc Conaughey,etc…

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Ah ça, on peut dire qu’il n’y va pas avec le dos de la cuillère, le père Scorsese ! Ce portrait d’un golden boy pourri jusqu’au trognon est touffu, excessif, vulgaire et obscène. The Wolf of Wall Street est un film survolté, une sorte de gros mille-feuilles qui déborde de partout et dans lequel on mord goulument. Car en effet, ça commence très fort, avec une voix off et un empilement de situations frénétiques qui, dans son approche, fait irrésistiblement penser aux Affranchis. Avec un sens du rythme absolument démentiel, Scorsese nous entraine dans une sarabande délirante et outrancière, qui donne le vertige et surtout prive le spectateur de tout jugement moral, à tel point qu’il en devient presque anesthésié, comme ces traders défoncés à la coke.

 

vlcsnap-2014-03-24-00h18m52s74Soyons honnête: dans sa première heure, The Wolf of Wall Street  est franchement emballant. Le réalisateur impressionne et éblouit par sa virtuosité et sa maitrise. A 70 ans, Scorsese n’a plus rien à prouver à personne et il enquille tranquillement les figures de style avec l’adresse d’un trapéziste de haut vol. Mais après s’être fumé une heure de plus pleine à craquer de partouzes en tout genre et de lancers de nains (si !), on commence à fatiguer un peu, d’autant plus que le film continue dans la même direction, sans même développer un tant soit peu ses personnages.

 

 

vlcsnap-2014-03-24-00h26m54s195On pourra dire que la vacuité du scénario fait écho à un monde artificiel, dominé par la drogue et les excès en tout genre, mais cela ne fait pas pour autant un tout cohérent. De temps à autre, vu qu’on nous a bien mis le nez dessus, on se dit que le FBI va intervenir à un moment ou à un autre et que l’intrigue va évoluer un tant soit peu… Peau de balle ! Toute cette partie est torchée à la va-vite, au bout de 3 heures de projection. On pourrait se plaindre de l’absence de point de vue moral, mais finalement, Les Affranchis fonctionnait également sur le même principe. Sauf que le scénario avait tout de même autre chose à proposer que de la défonce à tout va.

 

Alors oui, Di Caprio est impérial dans un rôle putassier au possible, notre Jean Doujardine national est rigolo en banquier suisse et la mise en scène est superbe d’efficacité, mais ça tourne en roue libre. On regrette juste qu’autant de talent soit mis au service d’un scénario aussi répétitif et de personnages sans le moindre intérêt, qu’il soit aussi bien humain que dramatique. Ouvertement et  bêtement provocateur, The Wolf of Wall Street  a du mal à cacher un réel manque d’inspiration de la part de Scorsese qui, en dépit de quelques belles figures de style, peine à convaincre. Boursoufflé et vain.


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