mercredi 2 avril 2014

Blue Jasmine

Film de Woody Allen (2013), avec Cate Blanchett, Sally Hawkins, Peter Sarsgaard, Alec Baldwin, Andrew Dice Clay, etc…

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Ça fait plaisir de voir revenir Woody Allen en aussi bonne forme. Le récent Midnight in Paris n’avait pas franchement convaincu le Strapontin (d’ailleurs, on vous en parle ici), et du coup on avait allègrement zappé le suivant, To Rome with Love. Il faut bien dire que la productivité légendaire du réalisateur autorise quelques faux pas, et qu’en sortant en moyenne un film par an, le bon Woody n’allait pas non plus maintenir une qualité au top sur chacun d’entre eux.

vlcsnap-2014-04-01-16h36m28s105 Blue Jasmine le voit renouer avec l’étude de mœurs qui lui avait si bien réussi par le passé. L’héroïne, Jasmine (Cate Blanchett), est une “ancienne riche”, mise sur la paille par des évènements dont on apprendra petit à petit la véritable teneur. Elle va donc renouer avec sa sœur Ginger (Sally Hawkins), qu’elle a perdu de vue depuis des années. L’occasion pour Woody Allen de décrire la juxtaposition de deux univers qui n’ont rien en commun, celui de Jasmine, snob et superficielle, et celui de Ginger, plus nature et spontanée. Avec, en toile de fond, des rancœurs familiales irrésolues et des blessures jamais vraiment refermées.

 

vlcsnap-2014-04-01-16h12m14s154 Le réalisateur croque son personnage principal de la même manière qu’il dépeignait les intellectuels bobos dans Manhattan, mais il pousse beaucoup plus loin l’acidité du portrait, allant même jusqu’à la caricature sans pour autant que cela ne soit artificiel ou facile. Outre la confrontation de deux classes sociales opposées, c’est aussi le portrait d’une femme qui se révèlera au fur et à mesure comme une véritable paumée. Il faut tout le talent de Cate Blanchett pour parvenir à humaniser ce personnage imbu de lui-même et à nous le faire aimer malgré tout.

 


Woody Allen manie les sentiments avec une incroyable habileté et une maitrise dont il semblait avoir perdu le secret depuis bien longtemps. Alors que les pièces du puzzle se mettent en place au gré des différents flashbacks, il scelle le destin de son héroïne dans une fin à la fois cruelle et pathétique. Victime d’elle-même, Jasmine inspire la pitié après nous avoir fait sourire. C’est un itinéraire assez inhabituel et plutôt singulier dans l’œuvre du réalisateur, et il donne paradoxalement un film très attachant et subtil, même si son personnage principal est bien loin de l’être.


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