mardi 22 avril 2014

Un Singe en Hiver

Film d’Henri Verneuil (1962), avec Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo, Suzanne Flon, Noël Roquevert, Paul Frankeur, etc…

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J’avais le souvenir d’avoir vu ce film étant tout gosse, un dimanche soir à la télé. A l’époque, j’étais un grand fan de Bébel, c’était un peu mon action hero, au fil des diffusions télé de films comme L’Homme de Rio ou Cartouche. Du coup, du haut de mes 10 ans, il est clair que ça m’était largement passé au dessus. Depuis, et malgré la côte inoxydable du film auprès du grand public, je n’avais pas trop osé tenter le coup. Henri Verneuil, je n’étais pas vraiment client, bien que je me sois passionné à l‘époque pour des Bébeleries comme Le Casse, qui m’était apparu avec le recul comme plutôt nanardesque et assez raté. Le peu que j’avais pu voir du reste de sa filmo m’avait pas vraiment convaincu.

 

vlcsnap-2014-04-21-00h33m35s91Mais vu que le Strapontin révise ses classiques, il était logique de repasser par celui-là. Pourtant, ça commence plutôt mal, avec Gabin qui cabotine à mort et en fait des caisses dans le registre pochetron magnifique, puisqu’il joue un ex-alcoolo qui a juré de ne pas toucher une goutte de bibine, et qui va être tenté de repiquer avec l’arrivée de Belmondo. C’est un peu le problème avec ce genre de performance : malgré le texte sur mesure d’Audiard, c’est une opportunité pour l’acteur de se donner en spectacle jusqu’à un point où cela en devient gênant, ce qui est finalement un peu le cas quand on se retrouve en présence d’un ivrogne.

 

 

vlcsnap-2014-04-21-00h38m18s113Le plus réussi dans Un Singe en Hiver, c’est l’évocation poétique des raisons qui poussent l’un et l’autre à boire. C’est toute une foule de souvenirs qui ressurgit, tout un pan du passé des personnages qu’ils tentent de faire revivre de manière dérisoire. C'est dans ces réminiscences d'un passé disparu que le film s'avère le plus convaincant. Entre le jeune chien fou, dont on se demande si la boisson lui sert de remède ou de raison de vivre, et le vieux qui s'octroie un dernier baroud d'honneur avant de tirer le rideau, le film laisse entendre une musique douce-amère qui en fait tout le prix, même si on se dit quelquefois que les déconnades de ces deux grands enfants sont parfois plus pathétiques que réellement drôles.

 

vlcsnap-2014-04-21-00h40m40s3On pardonnera donc au film ses quelques lourdeurs, son émotion un peu artificielle (toute la partie avec la fille de Belmondo) et ses numéros d'acteurs un peu énormes et cousus-main, où Gabin m'apparait paradoxalement moins convaincant et à l’aise que d’habitude. Pourtant, il y a quelques belles surprises, comme le savoureux personnage du commerçant joué par Noël Roquevert. Mais pour quelques moments de finesse, il y a aussi pas mal de maladresses (ah, cette manie de vouloir nous rabâcher l’explication du titre, des fois qu’on n’aurait pas tout compris la première fois !) et une intrigue qui tourne un peu en rond.

 

Un Singe en Hiver possède pour lui quelques sympathiques échanges de ping-pong verbal entre deux monstres sacrés, et une histoire suffisamment atypique pour exciter la curiosité, mais pas assez développée pour emporter l’adhésion. Tel quel, emballé qu’il est dans les bons mots d’Audiard et la réalisation un brin trop sage de Verneuil, le film est une curiosité pas désagréable, aux allures de petit classique.

 

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