Film de Jason Reitman (2014), avec Kate Winslet, Josh Brolin, Tobey Maguire, Gattlin Griffith, Maika Monroe, etc…
Racontée comme ça, l'intrigue de Last Days of Summer peut paraître simple, voire basique : un détenu en cavale (Josh Brolin) se réfugie chez une femme (Kate Winslet), qui vit seule avec son fils de 16 ans. C'est le point de départ d'un film qui marie intelligemment le drame et l'observation psychologique, le genre qui ne paye pas forcément de mine durant les premières séquences, mais qui installe tranquillement son univers pour ensuite monter en puissance, se charger d’émotion, et vous mettre dans sa poche.
Jason Reitman, le réalisateur, s'était jusqu'alors principalement signalé par des comédies gentillettes (Thank You for Not Smoking, Juno) et pas forcément finaudes. On est donc agréablement surpris par cette évolution de son style vers un cinéma plus adulte. On pense souvent au Clint Eastwood d'Un Monde Parfait, même si le personnage du bandit au grand cœur peut paraitre un peu bateau et si le film ne s'interdit pas certaines invraisemblances.
On est touché par le personnage fragile de Kate Winslet, cette femme isolée de tout et de tous que le réalisateur étudie et détaille avec beaucoup de finesse et de sensibilité, mais aussi par un scénario qui livre ses cartes maitresses dans un désordre soigneusement étudié. Même si le procédé tend à devenir un peu systématique actuellement, ce genre de narration déstructurée nous implique émotionnellement, chacun reconstituant les différentes portions d'une histoire dans laquelle il ne faut pas se fier aux apparences. Le film offre également une méditation fine et sensible sur l'adolescence, portée par la belle présence du jeune Gattlin Griffith.
Passons un peu sur le procédé qui vise à coller un titre anglais qui n'a rien à voir avec le titre original. Bon, vous me direz que le Labor Day, n'a pas vraiment la même signification aux USA que chez nous (et puis franchement, vous iriez voir un film qui s'appelle Fête du Travail, vous ?) et que finalement, le titre, bien qu’anglicisé, est plutôt bien choisi. Bien entendu, Last Days of Summer n'a rien de révolutionnaire ni de novateur, mais dans le genre qui est le sien, c'est un film généreux et touchant, qui émeut, captive et séduit.
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