Film de Mimi Leder (1998), avec Tea Leoni, Morgan Freeman, Elijah Wood, Vanessa Redgrave, Robert Duvall, etc…
A Hollywood, quand une idée est suffisamment bonne, elle inspire non pas un mais deux films. Deux majors concurrentes se retrouvent à développer le même projet. On va donc se tirer la bourre, et c'est donc à celui qui doublera l'autre et sortira son film en premier. Bien évidemment, on passe sur le fait que, dans ce sprint, la production va être un chouia bâclée, mais bon on s’en fiche un peu. C'est ce genre d'incident qui a donné conjointement naissance à Armageddon et à ce Deep Impact, qui nous intéresse ce soir.
Au départ, Steven Spielberg avait dans l'idée de produire un remake du Choc des Mondes, un film réalisé par Rudolph Maté dans les années 50, et dans lequel la Terre était détruite par un astéroïde. Tiens tiens, comme par hasard au même moment, la firme Touchstone (une filiale de Disney) développe un projet similaire ! A l'arrivée, les deux films n'auront pas grand chose à voir l'un avec l'autre, Armageddon jouant la carte du bon gros film d’action, et Deep Impact étant plus axé sur le côté humain, avec bien entendu la masse de clichés que cela suppose.
Ceci dit, aucun des deux films n'aura les couilles d'aller aussi loin que le film de Maté, qui se terminait bel et bien par la destruction de la Terre et le départ d'une "arche" remplie de survivants. Non, dans les deux cas, on reste raisonnable et fidèle au happy-end. Notre belle planète sera épargnée, mais pour faire bonne mesure et assurer le quota de spectacle, des petits bouts d'astéroïde vont tomber à droite à gauche et provoquer de gros dégâts. L’occasion pour les artisans des effets spéciaux de nous en mettre plein la vue, mais dans certaines limites. On n’est pas dans la débauche d’effets façon 2012.
Sur ce plan,il faut tout de même avouer que la destruction de New York, même si elle se limite à une quinzaine de plans d’effets visuels, est tout de même plutôt bien fichue est assez impressionnante. Par contre, il faut quand même s’infuser plus d’une heure et demie de film avant d’en arriver aux choses sérieuses, et c’est là que le bat blesse. Comme dans tout bon film-catastrophe, on présente les personnages avant, et franchement, on ne peut pas dire que ce soit passionnant. Entre la journaliste fâchée avec son père mais qui se réconcilie avec lui à la fin et l’ado (Elijah Wood, avant de virer hobbit) qui vit son premier amour, bonjour les clichés.
Mimi Leder, transfuge de la série Urgences, dirige tout cela sans la moindre inspiration et avec la spontanéité d’un téléfilm. Le seul étonnement provient du choix de Morgan Freeman pour jouer le Président des Etats-Unis (c’était bien avant les années Obama), sinon pour le reste, c’est prise de risque minimale. De plus, le film passe complètement sous silence les conséquences sociales d’un tel cataclysme. On part du principe que seul un petit groupe tiré au sort sera sauvé en se réfugiant dans des grottes, mais rien n’est dit sur les autres, alors qu’il y a fort à parier que le monde entier serait carrément livré à l’anarchie.
Pendant ce temps-là, on suit une mission spatiale bien moins rigolote que dans Armageddon, et pour cause puisqu’à la place de Bruce Willis, vous avez Robert Duvall. Mais attention, pas le Robert Duvall destroy et survolté de Network, non. Juste un nième personnage de vieux baroudeur en qui personne ne veut croire et qui va mener à bien la mission de la dernière chance. Là aussi, pas franchement palpitant, et en plus, y’a même pas Steve Buscemi pour faire le con et sortir des vannes pourraves, alors …
Bon, soyons honnête, ce Deep Impact n’atteint pas la nullité nanardesque d’un Meteor. Si on n’est pas trop regardant et qu’on accepte de se taper des personnages en carton et des rebondissements dignes d’une sitcom, on pourra passer un bon moment et les fans de film-catastrophe auront droit à leur quota de destruction massive. On aurait tout de même souhaité un petit peu plus d’ambition et de flamme qui en aurait fait autre chose qu’un grand spectacle en charentaises.
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