Film de Mathieu Kassovitz (2003), avec Halle Berry, Robert Downey Jr, Charles S. Dutton, Penelope Cruz, John Carroll Lynch, etc…
Il y a toujours un petit côté cocardier qui nous incite à la fierté quand un réalisateur de chez nous réussit outre-Atlantique. Avec l'émergence d'un cinéma de genre en France, les petits frenchies sont à même de faire leurs preuves et de séduire les producteurs américains en quête de nouveaux talents.
Aujourd'hui, c'est Mathieu Kassovitz qui s'y colle. Kasso, il n'a pas toujours bonne presse auprès de toute une communauté cinéphile. Avec son image de bad boy du cinéma français, il n'est jamais le dernier à cracher dans la soupe, à grand renfort d'expressions fleuries, lorsque l'industrie est incapable de reconnaitre son talent à sa juste valeur. Et du talent, il en a, ou alors il faudrait oublier Métisse, La Haine ou même le sous-estimé L’Ordre et la Morale. Donc quelque part, même si ça peut déplaire à certains, on était quand même bien contents de me voir tenter sa chance aux USA. Qui plus est, pas avec n'importe qui, puisque le film était produit par Joel Silver (les sagas Matrix et L'Arme Fatale) et Robert Zemeckis (Retour vers le Futur).
Hélas, on ne peut pas vraiment dire que ce Gothika brille par son originalité. Voilà une histoire de revenants comme on en a pondu des centaines dans le sillage du Sixième Sens. Non que ce soit forcément mal fichu, non : la réalisation assure juste ce qu'il faut, aidée par l'excellent travail et les plans magnifiquement éclairés du chef opérateur de Darren Aronofsky, Matthew Libatique. C'est du boulot carré, parfaitement compétent mais sans génie, et dont le ratage est davantage à mettre au crédit d'un scénario banal et sans la moindre once de surprise.
En même temps, Gothika est un peu symptomatique de l'approche à gros sabots que Silver et Zemeckis apportaient à une série comme Les Contes de la Crypte ou le nanaresque Death Ship, celle d’un cinéma d’épouvante sans la moindre prise de risque et obéissant strictement à des schémas ultra-éprouvés. Donc finalement, notre ami Mathieu s'est contenté de faire ce qu'on attendait de lui. C'est déjà pas mal. Même si ceux qui appréciaient son talent en attendaient beaucoup plus.
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