mercredi 8 janvier 2014

A La Merveille

(To The Wonder)
Film de Terrence Malick (2013), avec Ben Affleck, Rachel McAdams, Olga Kurylenko, Javier Bardem, Marshall Bell, etc...
















La Palme d'Or serait-elle montée à la tête de Terrence Malick ? C'est la question qu'on est en droit de se poser après avoir vu ce To The Wonder qui, c'est le moins qu'on puisse dire, s'avère sacrément déconcertant. Déjà, The Tree of Life, avec ses ambitions philosophiques, n'était pas un film évident à appréhender, et avait d'ailleurs pas mal divisé la critique et le public. Mais il y avait quelque chose, c'était un cinéma de la sensation fugace, du ressenti, pas forcément aisé à décrire ni à défendre. Malick, c'est un style, mais qui s'appuyait jusqu'à présent sur un semblant de narration.

Avec la consécration Cannoise, le réalisateur a eu les coudées franches, et du coup, on le suppose, carte blanche de la part de ses producteurs pour faire le film qu'il désirait. C'est bien, mais quelque part, il n'est pas certain que le spectateur soit gagnant dans l'affaire. To The Wonder pose la question: jusqu'où aller dans l'expérimentation formelle et personnelle avant de s'aliéner son public ? Car oui, le film va tellement loin dans cette direction qu'il en devient très vite hermétique et impénétrable. En résumé, il faut une sacré dose de patience pour venir à bout de ce poème visuel new age.

C'est bien joli, ceci dit. To The Wonder regorge d'images somptueuses et éblouissantes. Les personnages et le scénario, par contre, c'est moins ça. Le film raconte une histoire d'amour contrariée, les protagonistes vont et viennent, on ne sait pas très bien ce qui leur arrive, le tout sur fond d'aphorismes vachement profonds sur le sens de la vie, débités en voix off. Sur le plan visuel, c'est extraordinaire, pour peu qu'on se laisse emporter par le rythme très particulier du film. Plus terre à terre que The Tree of Life, mais superbe néanmoins.




Mais ça ne fait pas tout. Sans un minimum d'identification avec les personnages ou un semblant d'histoire, on se retrouve devant un film en roue libre, un bien bel objet certes, mais qui ne parle qu'à notre sensibilité esthétique. Les admirateurs de Terrence Malick apprécieront sans doute cette approche extrême et un tantinet prétentieuse. Moins sûr que les autres y trouvent leur compte.

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