mardi 14 janvier 2014

No Pain No Gain

(Pain & Gain)
Film de Michael Bay (2013), avec Mark Wahlberg, Dwayne Johnson, Tony Shalhoub, Anthony Mackie, Rebel Wilson, etc...
















Michael Bay, ça vous dit quelque chose ? Rock, Armageddon, Bad Boys, Transformers … Les titres parlent d’eux-mêmes. C’est du cinéma décérébré, shooté à la testostérone, plein de voitures qui vont achment vite, de bombasses atomiques, d’explosions dans tous les coins, bref l’exact contraire d’un cinéma personnel ou d’auteur. Du coup, le gars divise pas mal. D’un côté, vous avez tous ceux qui se régalent de son style clipesque, de l’autre, tous ceux qui crachent sur un cinéma putassier et commercial.

Nous, au Strapontin, à vrai dire on s’en fout un peu. C’est clair que Michael Bay n’a pas inventé le fil à couper le beurre et que sa conception du cinéma viserait plutôt le public ado. Le montage au marteau-pilon, la musique zim-boum avec des synthés qui tachent, les plans qui durent 2 secondes maxi et filmés façon Parkinson, ça va cinq minutes et ça peut être marrant de temps en temps. Un peu comme le fast-food, en fait. Un bon gros burger, c’est sympa de temps en temps, mais pas léger léger non plus.

Aussi, surprise de voir que son petit dernier, Pain & Gain, est passé plutôt inaperçu. Quelque part, ça excite un peu la curiosité, un peu comme quand il avait pondu The Island, un film de SF prévisible et parfois un peu racoleur. Le bonhomme choisit un projet qui tranche radicalement avec le reste de sa filmo, et du coup, se ramasse au box-office. C’est le cas ici, avec une intrigue qu’on jurerait sorti d’un film des frères Coen, puisqu’il y est question d’un gang de bodybuilders qui prennent en otage un de leurs riches clients pour obtenir une rançon.

Disons-le tout net : Pain & Gain n’est pas pour tous les goûts. On ne peut pas dire que le film fasse dans la finesse, entre ses personnages au Q.I. de palourde et ses situations pas vraiment délicates et parfumées (l’otage est détenu dans une usine de sextoys, je vous laisse imaginer les possibilités !). Mais quelque part, il y a comme une adéquation entre la vulgarité de l’histoire et le style outrancier de la mise en scène. Soutenu par des acteurs qui prennent plaisir à en rajouter dans la crétinerie (Mark Walhberg et Dwayne "The Rock" Johnson sont excellents), le film se fend même de quelques petites trouvailles comiques, comme l’utilisation de l’ultra-ralenti.


Mais surtout, Pain & Gain fait dans le cynisme le plus absolu, démontant allègrement la bonne vieille idéologie de la réussite américaine. Raconté en voix off par le personnage principal,  c’est carrément Les Affranchis chez les blaireaux. Bon, bien entendu, ça tourne un peu en rond à certains moments, et le film aurait gagné à être un peu élagué. Mais si vous passez outre sa vulgarité crasse et son côté trash, Pain & Gain est une curiosité à découvrir.

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