Film de Edgar Wright (2013), avec Simon Pegg, Nick Frost, Rosamund Pyke, Martin Freeman, Paddy Considine, etc...
Simon Pegg et Nick Frost se sont peinardement fait leur petit créneau au
sein du cinéma comique british, et même du cinéma british tout court. Leurs
comédies, toujours plus ou moins axées sur le détournement des codes d'un
genre, fonctionnent toujours parfaitement et parviennent à se renouveler en
touchant un peu à tous les styles de cinéma. C'est frais, sans prétention ni
mauvais gout, bref au Strapontin, on vote pour.
Comme d'habitude, la bizarrerie la plus totale imprègne leur petit dernier, The World's End.
Axé sur les retrouvailles, 20 ans après, de cinq potes de beuverie, le film
démarre avec brio, avant de prendre à mi-chemin un virage à angle droit vers le
portnawak le plus absolu. Sans déflorer l'histoire, sachez juste que la virée
entre potes va carrément prendre des allures apocalyptiques et pleinement
justifier le double sens de son titre (The World's End est également le nom
d'un pub).
A partir de là, soit on accroche, soit on est définitivement largué par une intrigue
totalement barge, qui évoque parfois des classiques comme Invasion of the Body Snatchers ou Le Village des Damnés. Ça part dans tout les sens,
et ça assume totalement la dinguerie la plus absolue. C'est plutôt réjouissant,
même si personnellement je préfèrerais plus volontiers les délires à la Hot Fuzz.
Ici, ça se rapproche plutôt de l'esprit de Shaun of the Dead -
pas vraiment ce que je préfère parmi les films du duo - avec des envolées gore
sans vraiment l'être et un scénario qui, passé un certain cap, tourne un peu en
rond.
Néanmoins, le film est jusqu'au-boutiste et assume fièrement sa dinguerie
jusqu'à un épilogue spectaculaire et démesuré. C'est finalement cet esprit bon
enfant et décomplexé qui fait la réussite de The World's End. Ses petites réflexions
sur le temps qui passe, la responsabilité et le passage à l'âge adulte sont
finement amenées et servent un background comique qui ne sombre jamais dans la
vulgarité ou le facile. Pour les amateurs de comédie délirante et d'humour
déjanté, l'arrêt à ce pub est donc une étape obligatoire.
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