lundi 6 janvier 2014

Carrie

Film de Kimberly Pierce (2013), avec Chloe Grace Moretz, Julianne Moore, Gabriella Wilde, Portia Doubleday, Ansel Elgort, etc...

















Il y a un truc qui me fout en rogne, c’est l’absence de culture du public actuel en matière de cinéma.  Bon d’accord, pour la majorité, c’est un divertissement avant d’être un art, donc forcément, qu’est-ce qu’on peut bien en avoir à foutre d’un film sorti il y a 20, 30 ou 40 ans ? A l’heure actuelle, le cinéma est devenu un produit de consommation avant d’être une œuvre à part entière et pour beaucoup, mieux vaut le dernier film qui vient de sortir (même si c’est une bouse) qu’une vieillerie de ciné-club en noir et blanc. Et pourtant !


Du coup, c’est comme qui dirait la voie royale pour les remakes, et tant mieux pour les producteurs, finalement ! Plus la peine de se casser le cul à trouver de nouveaux sujets, il suffit d’aller taper dans le catalogue et de refaire les petits classiques. Comme ça, on s’assure un nouveau public et il y aura toujours des vieux blaireaux comme le Strapontin qui viendront voir par curiosité ce que ça donne ! Allez hop, en voiture, Simone !

Tout ça pour vous parler de la nouvelle version de Carrie qui, c’est clair, a été formatée pour plaire au public djeunz. Pourtant, on espérait un minimum, avec la présence de Kimberly Pierce aux commandes. La réalisatrice avait signé il y a quelques années le troublant Boys Don’t Cry, et on s’attendait à ce qu’elle apporte sa touche personnelle à ce remake. Peine perdue. Le scénario est fidèle à la virgule près au film original (le scénariste Lawrence D. Cohen est d’ailleurs crédité au générique), sauf que …


Sauf que… on n’a rien trouvé de mieux que de faire retravailler tout ça par le scénariste de la série Glee. Ceci explique cela : la mouture 2013 de Carrie, ce n’est ni plus ni moins qu’un mauvais téléfilm, juste un peu plus gore que la moyenne, qui n’arrive même pas à la cheville de son modèle. N’espérez bien sûr pas y retrouver ne serait-ce qu’un millième du style flamboyant de Brian de Palma, tout y est d’une platitude désespérante, avec ça et là quelques effets de synthèse particulièrement moches et ridicules. Le casting d’ados, uniformément minable, participe à la nullité de l’entreprise. Julianne Moore, dans le rôle de la mère, essaie d’en faire un peu moins que Piper Laurie. Quant à Chloé Grace Moretz, la révélation de Kick Ass qu'on attendait au tournant dans le rôle-titre, ce n’est pas mieux. Sa performance se limite à marcher voutée en arborant une moue apeurée. La sensibilité exacerbée, mais aussi la souffrance intérieure du personnage, que Sissy Spacek faisait si bien passer dans l’original, sont aux abonnés absents.

Si quelque chose qui se dégage de ce remake inutile, c’est clairement le nivellement par le bas. A quoi bon proposer une nouvelle version si non seulement elle n’apporte rien à l’original, mais en plus n’est même pas fichue d’en retrouver un tant soit peu de la qualité ? Alors oui, c’est cool, y’a des smartphones , plein de pétasses et d’ados pubères qui font les kékés, et Carrie elle fait léviter les bagnoles. Valeur ajoutée : zéro.

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