On a
toujours eu un peu de mal avec Star Trek, au Strapontin. Des mecs en pyjama qui
débitent un vocabulaire pseudo-scientifique avec un sérieux imperturbable
(« Armez les torpilles à photons ! »), perso, ça voisine plus
avec le nanar de SF qu’autre chose. Mais bon, on est quand même assez bon
public pour s’être infusé les aventures du Captain Kirk et de Monsieur Spock
dans l’infini et au-delà.
Le fait est
que la série avait besoin d’un peu de sang neuf, aussi on n’a pas échappé à la
mode du reboot, à savoir, on prend pas tout à fait les mêmes mais on
recommence. Un peu comme dans la seconde trilogie Star Wars, on remonte aux origines
des personnages. Ça permet d’accrocher un public jeune, et encore plus quand on
s’arrange pour que le jeune Captain Kirk soit un beau gosse qui fera
inévitablement flasher les minettes.
Le tout
tambouillé par J.J. Abrams, le créateur de la série Lost, qui avait déjà prouvé avec Super 8
un talent indéniable pour recycler un certain type de cinéma d’avant, ça donne
un bon gros blockbuster des familles, qui séduira autant ados que vieux fans. Star Trek
avait relancé la franchise de manière plutôt sympathique il y a 4 ans, et ce Into Darkness
continue sur la même lancée.
Accessoirement,
ce Star Trek
new look n’a plus grand-chose à voir avec la série ou même avec la première
salve de films. Mais bon, il faut dire quand même que le concept original de ce
reboot est quand même assez tordu, puisque les différents personnages ne sont
pas vraiment eux-mêmes, mais plutôt des répliques d’un univers parallèle, d’une
réalité alternative. Vous avez suivi ? Non ? C’est pas grave !
C’est juste un joli tour de passe-passe pour que les scénaristes puissent faire
ce qu’ils veulent avec la franchise sans être emmerdés tous les quatre matins
par les fans hardcore qui leur soutiendront mordicus que tel ou tel personnage
n’aurait jamais fait ça.
En fait, on
garde les grandes lignes des différents personnages, mais à plusieurs reprises
le film vous fait bien comprendre que non, c'est plus vraiment la même semoule.
C'est le cas notamment avec Spock dont on connait bien le caractère imperméable
aux émotions humaines. Ici, on n’hésite pas à lui coller une girlfriend avec
qui il trouve quand même le moyen de se disputer juste quand il faut pas parce
qu'il ne s'investit pas assez dans leur relation (sic!).
Donc on ne
s’étonnera pas que ce Into Darkness ressemble plus à un bon gros film
d’action qu’à la saga galactique d’antan. Déjà, le prologue ressemble à un
James Bond, genre on débarque au beau milieu d’une séquence d’action infernale.
Cela dit, les effets spéciaux sont remarquables. Ils en rajoutent toujours plus
dans le jamais-vu et assurent leur quota de spectacle, même si, comme d’hab, on
empile les situations toujours plus loufoques ou impossibles. Le Captain Kirk
joue les Superman dans l’espace et survit même à une irradiation maousse, c’est
dire !
Sinon, le
scénario est franchement basique, même s’il essaie de se donner des airs de
complexité, avec des personnages qui se manipulent les uns les autres. Benedict
Cumberbatch, dans le rôle du bad guy Khan, possède effectivement une belle
présence, mais le script ne lui donne pas beaucoup de choses intéressantes à
faire en dehors de prendre l’air très très très méchant. Et puis le semblant
d'histoire abdique de toute façon très vite devant le spectacle pour le
spectacle, avec une chiée de courses-poursuites extravagantes et irréalistes.
A condition
de laisser son cerveau au vestiaire (et encore plus si on est un fan de la
série originale), Into Darkness est plaisant et en met plein la vue.
Ce n'est pas forcément ce qu'on demande à un Star Trek, mais on ne va pas faire
la fine bouche devant un blockbuster plutôt bien fichu, qui continue
allègrement le relooking de la franchise.
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